Blessed Virgins
Trésors cachés : des albums injustement oubliés
En 1982, les Blessed Virgins sortent leur album éponyme sur Epic.
Le groupe est un power trio, (basse-chant, batterie, guitare) tout comme un autre combo beaucoup plus populaire de l’époque, Police. Mais musicalement rien à voir ! « C’est du rock pas du biniou ! » comme disaient Bijou, autres fleurons du rock hexagonal de l’époque. Rock survitaminé, guitares au son énorme et tranchant, net et sans bavures, sonorités rythm n’ blues (on pense par instant aux excellents Nine Below Zero), les Blessed Virgins n’ont musicalement rien à envier à leur contemporains Téléphone et Starshooter (dont ils feront d’ailleurs la première partie).
Avec le recul, il est intéressant de constater que les groupes contemporains de nos « vierges bénies » ont souvent été connus ou reconnus pour des reprises de chanson française en mode « power rock » (Les Ablettes atteignant les oreilles du grand public par le biais de leur reprise du « Tu verras » de Claude Nougaro, ou encore Cyclope avec son énergique version de « L’hymne à l’amour » de Piaf.) Comme si leurs maisons de disques respectives et les media de l’époque devaient se raccrocher coute que coute à ce passé « chanson française » …alors que Téléphone avaient prouvé qu’il était possible de signer des vrais tubes originaux en format rock…
Aucun temps faible dans l’album, aucun morceau moyen, on reste encore étonné que Blessed Virgins n’aient pas réussi à percer. D’autant qu’ils eurent même un « mini-tube », jugement quantitatif et non qualitatif tant le riff est d’une efficacité incroyable. Faites le test, écoutez « Jean Pascal et la France » une seule fois et vous l’aurez en tête pour la journée !
Ils se permettent même d’adapter le « Summertime Blues » d’Eddie Cochran, en y insufflant là encore une énergie juvénile électrisante que Louis Bertignac aurait approuvée en défonçant le buzzer de The Voice à grands coups de SG si notre trio avait eu l’idée saugrenue de concourir dans cette émission.
Legacy réédite ces jours-ci cet excellent album en vinyl transparent marbré de taches rouge sang, un collector pour tout amateur de rock français !
Christophe Langris