Jimi Hendrix
Jimi avant Hendrix : You Can’t Use My Name (CD & LP)
Les sessions des labels RSVP/PPX disponibles dès le 24 mars. Ces titres enregistrés entre 1965 et 1967 révèlent le talent de Hendrix avant son envol en solo.
18 février 2015 – New York, NY – Experience Hendrix L.L.C. et Legacy Recordings présentent You Can’t Use My Name: Curtis Knight & The Squires (Featuring Jimi Hendrix) The RSVP/PPX Sessions, le premier volume d’une série de compilations qui présentent ces enregistrements dans leur contexte original. Cette collection de 14 chansons à prix spécial, issues des sessions de 1965 et 1966 (plus un enregistrement datant de 1967), sera disponible en CD ainsi qu’en LP Vinyle 150g dès le 24 mars.
Au milieu des années 60, avant de débuter une carrière solo qui allait influencer et marquer de manière indélébile l’histoire de la musique populaire, Jimi Hendrix est un modeste musicien de groupe, travaillant sur de courtes périodes pour plusieurs artistes tels les Isley Brothers, Don Covay, Little Richard, et le groupe R&B originaire de Harlem Curtis Knight & The Squires.
Ed Chalpin est entrepreneur et producteur de disques. Il lance la maison de disques PPX International, Inc. en 1960. Il trouve un marché assez lucratif basé sur des reprises de chansons du Top US destinées aux pays étrangers, qui placent ensuite leurs propres paroles traduites dessus. En plus de ces créations destinées à l’export, Chalpin se lance dans la production de chansons originales au sein de son studio basé à New York, le Studio 76, qu’il loue par la suite à d’autres maisons de disques. Chalpin fait passer une audition à Curtis Knight en 1965 et accepte de le manager et de le produire.
En octobre 1965, Knight présente Jimi Hendrix à Chalpin. Après que leur première session d’enregistrement ait donné naissance à «How Would You Feel» de Knight, Chalpin fait signer à Hendrix un contrat de 3 ans, pour 1 dollar et 1% de royalties. Hendrix pense alors qu’il est en train de signer une décharge en tant que musicien de studio, il fait d’ailleurs remarquer plus tard : « J’avais pris cela comme une garantie d’être payé pour les sessions…. ». En 1966, Chalpin commercialise deux singles issus des sessions de Jimi Hendrix avec Curtis Knight sous licence via RSVP Records, un label indépendant basé à New York et appartenant à Jerry Simon : « How Would You Feel » (face B « Welcome Home ») et « Hornet’s Nest » (face B « Knock Yourself Out. »). Les titres présents sur le second single sont des instrumentaux composés par Hendrix et s’imposent comme le premier pressage commercial contenant sa propre musique. Ces deux 45T manquent d’entrer dans les charts, si bien que l’intérêt de Simon pour le groupe diminue et RSVP ne commercialise pas de troisième single.
En 1966, Hendrix continue de jouer par intermittence en tant que membre de Curtis Knight & The Squires. Il crée aussi son propre groupe, Jimmy James & The Blue Flames à Greenwich Village. C’est là que le bassiste des Animals, Chas Chandler remarque Jimi Hendrix en train de jouer « Hey Joe » au Café Wha?. Il propose d’emmener Hendrix à Londres pour enregistrer une version de la chanson et de l’aider en tant que producteur.
En septembre 1966, Chandler escorte Hendrix de New York à Londres afin de tenir sa promesse. Sous sa direction, Hendrix forme le Jimi Hendrix Experience avec le batteur Mitch Mitchell et le bassiste Noel Redding. Chandler ne tarde pas à les envoyer en studio. Il met sa guitare basse en gage afin d’aider au financement du groupe. La foi de Chandler est récompensée en décembre 1966 lorsque « Hey Joe » devient un hit en Angleterre et à travers l’Europe. « Purple Haze » et « The Wind Cries Mary » suivent rapidement et remportent même plus de succès. En quelques mois, Hendrix, modeste guitariste de groupe luttant pour sa vie, devient l’une de stars les plus éclatantes de la musique populaire.
Ed Chalpin se rend compte du succès international de Hendrix dans les pages des journaux dédiés à l’industrie du disque. A partir de mai 1967, il commence à identifier et à démarcher toute maison de disques susceptible de vouloir signer Hendrix en leur rappelant que sa société PPX a conclu un contrat d’exclusivité de trois ans avec lui, d’octobre 1965 à octobre 1968.
À partir de décembre 1967 avec la sortie de Get That Feeling, Chalpin commence à compiler et à commercialiser des albums contenant les enregistrements effectués par Hendrixen tant que membre du groupe de Knight. En octobre 1968, Flashing succède à Get That Feeling. Les fans de Henrdix, de plus en plus nombreux, ne savent pas trop quoi penser de ces albums aux notes intérieures peu complètes et aux visuels inadaptés mettant l’artiste au premier plan avant (la pochette de Get That Feeling reprend un cliché de Hendrix en train de jouer au Monterey Pop Festival).
Tout au long de sa carrière, Jimi Hendrix se retrouve souvent coincé par des questions de droits aux USA et en Angleterre au sujet de ces enregistrements. Ces batailles juridiques durent des années jusqu’à ce que la famille de Jimi parvienne à obtenir gain de cause face à Chalpin et PPX en 2003. L’Experience Hendrix a depuis récupéré toutes les bandes masters contrôlées par Chalpin et PPX. Cette compilation est la première tentative de présenter cette musique dans son contexte original.
You Can’t Use My Name démarre avec « How Would You Feel », un single de 1966 basé en partie sur « Like a Rolling Stone » de Bob Dylan. « How Would You Feel » aborde la question sensible du racisme, comme un avant-gout à l’explosion des groupes R&B soutenant le mouvement social du Black Power quelques années plus tard. La face B, « Welcome Home » fait aussi partie de cette compilation. Ces chansons sont historiques car Hendrix (crédité « Jimmy Hendrix ») y est présenté pour la première fois sur un disque comme arrangeur de ces deux chansons. Egalement présent, un instrumental intitulé « Hornet’s Nest » et sa face B « Knock Yourself Out [Flying On Instruments] », tous deux composés par Hendrix.
Surgissant des sillons de You Can’t Use My Name se trouve la chanson titre qui date d’aout 1967. Révélée pour la toute première fois, la discussion qui précède la session d’enregistrement de « Gloomy Monday », pendant laquelle Hendrix demande à plusieurs reprises à Chalpin de ne pas utiliser son nom pour la promotion du disque. Chalpin accepte, mais de façon un peu ambiguë. En plein milieu des procédures juridiques concernant ces chansons, la théorie plausible est la suivante : Hendrix continue de participer à quelques sessions avec Chalpin, comme un signe de bonne volonté dans l’espoir que tout finirait par être pardonné. Mais cela ne se déroule pas ainsi, et ce dialogue est un document captivant lié à cette histoire compliqué entre ces deux parties.
« Nous sommes extrêmement ravis de pouvoir proposer ces enregistrements rares et historiques », déclare la présidente d’Experience Hendrix, Janie Hendrix, la sœur de Jimi. « Ce qui les rend uniques est le faitqu’ils donnent une vision honnête d’un artiste à un moment décisif de sa carrière, alors qu’il était sur le point d’exploser… Une époque où lapriorité numéro 1 de Jimi était de jouer et d’enregistrer. Cette compilation le montre ainsi, aussi bien en tant que collaborateur qu’innovateur. Ce sont plus que de simples enregistrements, ils représentent un moment important dans la chronologie de la carrière musicale de Jimi ».
Eddie Kramer, l’ingénieur du son du Jimi Hendrix Experience a passé de nombreuses heures à optimiser la qualité audio pour cette compilation. « Nous avons repris chaque performance en remontant aussi loin que possible pour trouver les meilleures sources, et nous avons ainsi regroupé les meilleures prises. Nous les avons décortiquées puis remixées afin de livrer la meilleure représentation de ces enregistrements selon nous », déclare Kramer. « C’est un processus en continu, comme une fouille archéologique qui nous amène à retirer la poussière avec une brosse fine et à retrouver les éléments brillants à l’intérieur. C’est ce que j’appelle « l’expertise audio », une technique qui nous pousse à utiliser tous les éléments et outils disponibles. Cela représente de nombreuses heures de travail mais c’est vraiment un grand moment que de trouver les meilleures performances et de leur donner tout leur sens ».
Ces enregistrements effectués pour PPX et RSVP font partie de l’extraordinaire héritage musical de Jimi Hendrix. Ils se marient parfaitement aux sessions auxquelles Hendrix a participé à la même époque en tant que musicien pour d’autres groupes. Même si l’implication de Hendrix dans ces titres n’est pas toujours précise, ils proposent un aperçu de son développement en tant qu’artiste avant sa rencontre décisive avec Chas Chandler. « Je jouais de la guitare dans des groupes », expliqua Hendrix dans une interview en 1967. « J’étais confiné au fond, mais je pensais sans cesse à ce que je voulais faire ». Appréciées dans leur contexte original, ces sessions avec Curtis Knight mettent en avant sa technique en pleine évolution et son talent sur le point d’éclore.
You Can’t Use My Name: Curtis Knight & The Squires (featuring Jimi Hendrix) The RSVP/PPX Sessions
Tracklist :
1) How Would You Feel
2) Gotta Have A New Dress
3) Don’t Accuse Me
4) Fool For You Baby
5) No Such Animal
6) Welcome Home
7) Knock Yourself Out [Flying On Instruments]
8) Simon Says
9) Station Break
10) Strange Things
11) Hornet’s Nest
12) You Don’t Want Me
13) You Can’t Use My Name
14) Gloomy Monday
Photo ©Authentic Hendrix LLC