Michael Jackson
BAD 25 : l’hommage au plus grand artiste de tous les temps
En 2008, Michael Jackson s’est associé à Sony Music et Legacy Recordings pour fêter le 25ème anniversaire de l’album le plus vendu de tous les temps : Thriller. Cette collaboration a donné naissance à Thriller 25, une réédition spéciale comprenant l’album original, des remixes et une reprise de Wanna Be Startin’ Somethin’ enregistrée par Michael Jackson …
En 2008, Michael Jackson s’est associé à Sony Music et Legacy Recordings pour fêter le 25ème anniversaire de l’album le plus vendu de tous les temps : Thriller. Cette collaboration a donné naissance à Thriller 25, une réédition spéciale comprenant l’album original, des remixes et une reprise de Wanna Be Startin’ Somethin’ enregistrée par Michael Jackson et Akon. Avec plus de 6 millions d’exemplaires écoulés à travers le monde, Thriller 25 a permis de démontrer une fois de plus le pouvoir transgénérationnel du Roi de la Pop.
Aujourd’hui, Sony Music, Legacy Recordings et The Estate of Michael Jackson s’associent pour donner suite à ce projet : BAD 25 célèbre le quart de siècle de cet album légendaire. Lorsqu’il sort le 31 août 1987, BAD a la double mission de succéder à Thriller et d’imposer un Michael Jackson à l’aube d’une nouvelle phase de sa carrière. Si Off The Wall et Thriller lui ont permis de dominer la scène internationale musicale et d’inventer le concept du video-clip, BAD lui permet de s’imposer comme un artiste atteignant la maturité, définitivement maître de sa production.
Sur les 11 titres retenus sur l’album, 9 sont composés par Jackson qui co-produit l’intégralité du disque. 10 clips sont tournés pour faire vivre l’album au cours d’une campagne promotionnelle qui s’étale sur plus de 18 mois. Avec BAD, Michael Jackson démontre qu’un album est plus qu’un recueil de chansons : c’est un univers qui se décline en sons et images, avec une série de short films légendaires réalisés par les as du grand écran ou de la pub.
Pour accompagner la sortie de l’album, Martin Scorsese réalise un court métrage de 18 minutes. Le scénario écrit par le romancier Richard Price se base sur un fait divers publié dans « Newsweek » : Edmund Perry, un brillant étudiant originaire de Harlem, intègre une grande école et doit choisir entre la rue et ses études. De retour chez lui, il finit par être tué à cause de ses mauvaises fréquentations… Dans la vidéo, Michael Jackson ne meurt pas. Il parle de son rôle aux journalistes d’Ebony/Jet en 1987 : « Ce gosse essaie de faire quelque chose de sa vie. Il doit s’éloigner de ses amis. Quand il rentre chez lui pour les vacances, ils sont jaloux de lui et le tuent. […] C’est un jeune homme noir comme moi. C’est une histoire très triste. » A noter également que dans ce mini film, Michael donne la réplique à Wesley Snipes, qui effectue alors ses débuts devant la caméra.
Joe Pytka, réalisateur du spot de campagne de Ronald Reagan en 1984 et auteur de nombreux films publicitaires pour l’agence BBDO, se penche sur The Way You Make Me Feel. Jackson y exécute un pas de deux aux côtés d’un jeune mannequin, Tatiana Thumbtzen, dans la tradition des grandes comédies musicales. Le réalisateur mettra également en images Dirty Diana, qui recrée l’ambiance d’un concert Rock au cours duquel Jackson retrouve Steve Stevens, invité de marque qui électrifie cet hymne anti-groupies.
Michael Jackson et son manager Frank DiLeo mettent au point une campagne promotionnelle d’envergure pour l’album BAD : en plus du lancement de la tournée du même nom, la première de Jackson en tant qu’artiste solo, le duo gagnant du showbiz (à l’instar du couple Elvis Presley-colonel Parker) livre au monde une série de pierres et de pièces qui, ajoutées les unes aux autres, participent à la construction de l’oeuvre globale de Michael Jackson : plusieurs short films sont tournés avant la sortie de l’album (BAD, The Way You Make Me Feel et Smooth Criminal). Le 20 avril 1988, Michael Jackson publie également ses mémoires, Moonwalk, avec l’aide précieuse de Jackie Kennedy avec qui il travaille sur ce projet depuis 1984.
Le BAD Tour donne une dimension encore plus forte à l’album. Du 12 septembre 1987 (Tokyo) au 27 janvier 1989 (Los Angeles), Michael Jackson sillonne la planète et offre à ses fans des 4 coins du globe un tour de chant qui bouleverse les standards des concerts en plein air. En France, Jackson est le premier chanteur à s’installer au Parc des Princes pour deux concerts devenus historiques les 27 et 28 juin 1988 devant près de 128 000 fans. Le 11 septembre de la même année, le dernier concert européen du BAD Tour rassemble plus de 125 000 personnes à l’Aintree Race Course de Liverpool, battant ainsi son record d’affluence. Au total, Michael Jackson donne 123 concerts dans 15 pays. La tournée génère près de 125 millions de dollars de bénéfices et Jackson joue devant plus de 4,5 millions de spectateurs.
Le long-métrage Moonwalker, présenté hors compétition au Festival du Film à Cannes, est un projet porté à bouts de bras par Michael Jackson qui réalise là un de ses rêves les plus chers. Produit par Jackson et DiLeo et divisé en plusieurs séquences, Moonwalker marque l’inconscient collectif grâce à la chorégraphie incroyable imaginée pour la chanson Smooth Criminal. Michael Jackson porte le même costume que celui porté par un des héros du film Tous en scène (1953) : il rend ainsi hommage à Fred Astaire, star de ce film de l’époque dorée de Hollywood. Leave Me Alone, uniquement disponible sur la version CD de l’album, est mis en image par Jim Blashfield et remporte de nombreux prix, dont le Grammy Award du meilleur clip et un Golden Lion au festival du film publicitaire à Cannes en 1989. Moonwalker sort dans les salles obscures au Japon et en Europe. Aux USA, il est directement distribué sur le marché de la vidéo et devient la meilleure vente de vidéos musicales avec 2 millions d’exemplaires vendus.
Comme pour annoncer l’émergence imminente de l’ère multimedia, BAD envahit également les consoles de jeux vidéo de l’époque : un jeu de plateforme inspiré du film Moonwalker devient un bestseller et s’installe dans de nombreuses salles d’arcade. L’industrie du disque voit en BAD un des albums phares qui permet d’assurer la transition vers l’ère du CD et des formats numériques. Au terme de son exploitation commerciale initiale, BAD se vend à plus de 22 millions d’exemplaires à travers le monde.
La sortie de BAD 25 rend hommage à cette aventure humaine. Pour la première fois, les fans du Roi de la Pop et les amateurs de musique vont découvrir en DVD et CD le concert intégral et inédit donné à Wembley le 16 juillet 1988 en présence du Prince Charles et de la Princesse Diana. Une sélection de 13 enregistrements, parmi lesquels des demos, titres inédits et remixes complètent cette réédition et rendent hommage à la fresque sonore créée par Jackson à l’époque. BAD 25 restitue la magie, intacte, telle qu’elle fut créée à l’époque, tout en tissant un pont vers les nouvelles générations : la légende continue…
Richard Lecocq