Peu d’artistes peuvent se targuer d’avoir bénéficié d’une telle aura en traversant les décennies. C’est le cas de Lou Reed, qui de l’époque du Velvet Underground à son album en commun avec Metallica, Lulu (2011), donne toujours l’impression d’étrenner ses chansons sur scène, même si celles-ci ont… l’âge de nos parents.

C’est donc comme un jeune homme que le New Yorkais foule, au printemps 2012, les scènes françaises (cinq en tout), de Lille à Bordeaux, en passant par Paris et l’Olympia le 12 juin. Né à Freeport aux Etats-Unis en 1942, Lewis Allan Reed fonde le Velvet Underground dans les années 60. Succès presque immédiat : des titres comme «Heroin», «Sister Ray», «Sweet Jane», «Sunday Morning», deviendront des hymnes d’une époque tiraillée entre «Flower power» et guerre du Vietnam.

C’est en 1972 que le sombre et romantique Lou Reed décide de se lancer dans une carrière solo, parallèlement au travail avec le Velvet. Le chanteur livrera un premier album homonyme, suivi de Transformer, sans doute son opus le plus fédérateur, qui comprend le tube radiophonique «Walk On The Wild Side», mais aussi le best-seller « Sally Can’t Dance » en 1974. Le New-yorkais connaîtra son apogée en solo autour entre 1973 et 1976, avant de rentrer dans le grand livre de l’Histoire des rockeurs, au chapitre poète.

Les années 80, 90 et 2000, si elles sont moins prolifiques en terme de régularité, sont néanmoins jalonnées d’albums marquants, comme New York (1989) ou Magic And Loss (1992), disque sur lequel Lou Reed déclare sa flamme à la Grosse Pomme. Avec presque cinquante ans de carrière derrière lui, Lou Reed fait toujours des émules. Son côté dandy sombre mais apaisé, et son envie intacte d’être sur scène lui confèrent une aura universelle et indiscutable.